N°113 – mardi 4 juin 2013


SOMMAIRE :

LA LETTRE HEBDO

L'AGENDA

ACTUALITÉS MILITANTES
• Assemblée générale Nationale - samedi 22 juin 2013, à Nanterre
• Les Ceméa Aquitaine propose un poste "emploi d'avenir"
• Des photos de l'inauguration de l’antenne sud des Ceméa Aquitaine, à Boucau
• IDEAL et CEMEA ensemble pour Saint Vincent

LES VACANCES ET LES LOISIRS
• Les stages BAFA et BAFD

FÉDÉRATION INTERNATIONALE DES CEMÉA
• Les "Joyeuses colonies de vacances" du Hamas
• Histoire des colonies de vacances de 1860 à nos jours | Laura Lee Downs

À VOIR, À LIRE, À ENTENDRE
• Echange de jeunes en Pologne 16 au 22 juillet

 

LA LETTRE HEBDO

SOMMAIRE

Tous les rendez-vous qui sont proposés sont destinés à l’ensemble des militant(e)s et futur(e)s militant(e)s et ont la prétention de répondre à un besoin de formation. Alors pensez à nous prévenir de votre intérêt de participer aux actions des Ceméa Aquitaine.

Pour être diffusées, vos infos (rendez-vous, comptes-rendus, invitations) doivent parvenir au plus tard le lundi soir à l’adresse suivante : info@cemea-aquitaine.asso.fr.

Vous pouvez également rédiger un article sur notre site interne et le déposer dans la rubrique “LETTRES-INFOS”.

 

L'AGENDA

SOMMAIRE

Rendez-vous internes

Autres rendez-vous

• vendredi 28 juin 2013, aux Ceméa, à Boucau (64)
     Soirée jeux de société
 
• les 21 et 22 septembre, à Taussat
     Week-end de formation des formateurs de l’animation volontaire
 

Pour chacun de ces rendez-vous, prendre contact avec Fabienne
 
• samedi 22 juin 2013, à Nanterre (92)
     Assemblée générale Nationale
 
• du 24 au 26 juin 2013
     Journées d'étude Animation Professionnelle
 
• les 29 au 30 juin 2013, à Murs-Erigné (49)
     Formation nationale des Personnels de l'Éducation Nationale
 
• du 2 au 5 juillet 2013
     Formation nationale Éducation aux Médias
 
• du 19 au 24 juillet 2013, à Avignon
     Formation nationale Accompagnement Culturel
 
• du 24 au 29 août 2013, à Fillinges (74)
     Rencontres Pédagogiques Nationales

 

ACTUALITÉS MILITANTES

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Assemblée générale Nationale - samedi 22 juin 2013, à Nanterre



L’Assemblée Générale de l’association nationale des CEMEA se déroulera le 22 juin.

Tout les membres actifs et associés des associations territoriales ont "droit de vote" à cette Assemblée Générale de l’association Nationale.

Des militant-e-s des CEMEA Aquitaine y seront de plus présent-e-s.

Ils doivent cependant être porteurs du plus grand nombre possible de voix de notre association territoriale.

Nous vous invitons donc à compléter et à nous retourner votre pouvoir. Si vous ne pouvez pas scanner votre signature, complétez simplement le pouvoir et retournez-le et si vous ne savez pas à qui le confier, laissez le nom en blanc.

Rappel : Seules les personnes à jour de leur cotisation pourront prendre part aux différents votes.

Vous trouverez ci-dessous un pouvoir à télécharger, à remplir et à nous retourner. Vous pouvez également nous le retourner par courriel à secretariat@cemea-aquitaine.asso.fr

Pierre ROUSSEL

 

Téléchargez le pouvoir pour l’AG nationale

 

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Les Ceméa Aquitaine propose un poste "emploi d'avenir"



Ci-joint le profil du poste "agent technique" à destination de personne en emploi d'avenir, profil envoyé tel quel à pôle emploi.

Poste ouvert pour un emploi d'avenir à partir du 1er juin. CDD de trois ans. Agent technique.

Les CEMEA Aquitaine sont une association d'éducation populaire dont l'action principale est la formation des acteurs de l'éducation et de l'animation.
La mise en œuvre de ses formations nécessite la gestion d'un stock important de matériels pédagogiques très variés.
La création de ce poste vise au renforcement de la qualité de cette gestion.

Voir la fiche de poste

 

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Des photos de l'inauguration de l’antenne sud des Ceméa Aquitaine, à Boucau



Le vendredi 17 mai, L’AROEVEN et les CEMEA inauguraient leur maison du Boucau (64)

Vous trouverez des photos de cet événement sur notre site interne

 

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IDEAL et CEMEA ensemble pour Saint Vincent


Extrait du Bulletin municipal de janvier 2013

Le mot du Maire
Le succès de la nouvelle structure de jeux de notre école auprès des enfants est l’occasion de rappeler que toutes les actions en faveur de la jeunesse sont un investissement pour l’avenir : maternelle, école primaire, restauration scolaire, garderie, accompagnement à la scolarité, Point Jeunes, activités sportives … contribuent à la construction de la personnalité des hommes et des femmes de demain.
Je me réjouis de la décision de quelques parents de prendre le relais des CEMEA qui, pendant trois ans, ont géré remarquablement plusieurs de ces activités.
Que leur nouvelle association, « IDEAL », soit le signe d’une implication toujours plus forte des habitants de SAINT VINCENT DE PAUL en faveur de notre commune, en partenariat avec la Mairie, car l’avenir se construit ensemble.
Le Conseil Municipal se joint à moi pour souhaiter à chacun une belle et heureuse année 2013 !

Claude SOUBIRAN


IDEAL arrive, les CEMEA s'effacent progressivement. En effet, à compter de janvier 2013, la gestion des actions jeunesse (accompagnement à la scolarité, Point Rencontre Jeunes) et animation locale sera prise en charge par la fraîche association IDEAL, créée courant 2012 par des habitant(e)s de la commune. Gestion qui continuera à se faire en partenariat avec la Caisse d'Allocations Familiales, le Conseil Général, et bien sûr la municipalité de St Vincent de Paul.
IDEAL, c'est la volonté de mettre en œuvre et vivre des Initiatives et Démarches pour l'Education et l'Animation Locale. Le principe phare d'IDEAL : "Ensemble c'est IDEAL". Car toutes les actions engagées sur le territoire de la commune et celles à venir nécessitent la participation et l'engagement des habitants de St Vincent, d'être ensemble pour avancer et viser à atteindre des objectifs communs.
L'accompagnement à la scolarité, le Point Rencontre Jeunes, l'animation locale sont les 3 éléments phares, les 3 leviers sur lesquels IDEAL compte s'appuyer pour dynamiser la vie de la commune. Ce que souhaite IDEAL c'est animer l'espace socio-éducatif du territoire de St Vincent de Paul, pour renforcer la qualité du vivre-ensemble, et favoriser l'accession aux savoirs et à la culture, à l'autonomie et à la responsabilité des enfants, des jeunes, des adultes et des familles. La présidente, Wahiba, parent d'élève par ailleurs, peut pour cela s'appuyer sur un bureau composé d'autres habitant(e)s investi(e)s et motivé(e)s, et sur un conseil d'administration de l'association qui mobilise une dizaine de personnes.
Par ailleurs, un(e) professionnel(le) qualifié(e) est recruté(e) par l'association IDEAL pour coordonner l'action de terrain, personne qui sera épaulée par 2 jeunes engagés en Service Civique Volontaire jusqu'en Août 2013, et bien sûr par les bénévoles qui participent déjà pleinement à la vie locale.
La municipalité a rappelé son soutien et son souhait de poursuivre avec IDEAL le partenariat initialement engagé avec les CEMEA il y a 3 ans. La volonté de continuité est donc de mise pour tous et toutes, volonté de permettre la dynamisation de la commune de St Vincent et de tisser du lien social, des plus jeunes aux plus anciens, en prenant en compte au mieux les attentes et besoins des habitants, et en tentant de trouver ensemble des solutions pour y répondre. Et dans cette logique, lier des contacts avec les associations déjà présentes sur le territoire (Festi'Vincent, An' Mosaïc, Secours Populaire, etc.) est une des perspectives incontournables qu'IDEAL s'est fixée pour l'avenir.

L'investissement de cette nouvelle association ne pourra porter ses fruits qu'avec la participation du plus grand nombre de vincentais et vincentaises, et les membres d'IDEAL souhaitent associer chacun et chacune à la prise en charge des actions en faveur des enfants et des jeunes de la commune, mais aussi des adultes jusqu'aux plus anciens vivant à St Vincent de Paul.
L'association IDEAL insiste sur la nouvelle opportunité pour les habitants de pouvoir créer leurs propres espaces de convivialité, d'écoute, d'expression, d'entraide, d'échanges, de loisirs et de découvertes.
L'accent est mis sur la simplicité, la convivialité, la tolérance et le désir commun d'accompagner St Vincent de Paul dans son évolution, en participant à la construction et l'animation de ces différents espaces à développer, en faisant de tous ceux et celles qui le souhaitent de réels partenaires, et non pas uniquement des bénéficiaires. IDEAL ne se pose pas en prestataire de services mais bien en lieu de réflexion, construction et animation de projets initiés et portés par les habitant(e)s de la commune.
Les CEMEA restent un partenaire d'IDEAL et souhaitent que son action s'inscrive durablement au sein de St Vincent de Paul. Pour cela, ils restent à ses côtés et aideront à son développement.
De son côté, Matthieu, animateur-coordinateur de ces projets depuis 3 ans, et qui ne sera plus en charge de leur gestion à compter de janvier 2013, tient à réaffirmer son engagement bénévole aux côtés d'IDEAL. Il remercie par ailleurs toutes les personnes qui ont contribué à la mise en place et à la vie des différents volets du projet initié en 2010. Ces années ont été riches professionnellement et humainement, malgré les difficultés et ajustements inhérents à tout développement de projet de cette nature et de cette envergure, et le bilan qu'il établit à ce jour est globalement positif.
IDEAL n'attend que vous, habitants et habitantes de St Vincent de Paul, de tout âge et de tout horizon, pour proposer, construire et développer de nouveaux projets pour la population, ou pour aider à mener ceux déjà existants. Ce qui se vit ou peut se vivre à St Vincent est l'affaire de tous ceux et toutes celles qui vivent à St Vincent.
Informations et contacts : idealsvp@yahoo.fr ou 06 49 62 94 76

 

LES VACANCES ET LES LOISIRS

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Les stages BAFA et BAFD



Vous trouverez sur le site interne les stages jusqu'à fin août.

Vos prévisions d’encadrement jusqu'à fin août 2013
(cliquez ici pour retrouvez les stages sur le site interne - Pour accéder au site interne, vous avez besoin de l’identifiant et du mot de passe ; si vous ne les connaissez pas, demandez-les nous).

Pour encadrer un stage... C’est simple !
Vous choisissez le ou les stage(s) qui vous intéresse(nt) et vous prenez contact par mail ou par téléphone avec :
Fabienne ou avec Catherine ou avec Gyl ou avec Pierre ou avec Adam ou encore avec Dominique.

Pour les stages sur site, l’association prend en charge les frais d’hébergement éventuels des formateurs (hôtel si besoin).

Si vous êtes « nouvelle formatrice ou nouveau formateur », pensez à nous le préciser.

Le (?) indique que nous sommes en attente de confirmation de la personne.

 

FÉDÉRATION INTERNATIONALE DES CEMÉA

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Les "Joyeuses colonies de vacances" du Hamas


L’histoire des colonies de vacances à travers le monde allie histoire de la protection sociale de l’enfance à une histoire plus politique. A Gaza, "Colonies de vacances" semble rimer avec endoctrinement politique. C’est ce qu’a tenté de présenter l’émission "Cinq jours à la une" du samedi 23 juin 2012.

L’émission nous rappelle que :"Comme chaque été depuis 2001, des dizaines de milliers d’enfants de Gaza passeront une partie de leurs vacances dans un camp d’été organisé par le Hamas.

Au programme : jeux, religion et... maniement des armes.

Au programme du "summercamp" organisé pour les enfants du quartier nord de Gaza : tir à la carabine © Radio France - Grégory Philipps

Ces camps ont été inaugurés en 2001 au début de la seconde Intifada par le cheikh Yassine.

Ils proposent aux garçons âgés de 6 à 18 ans des activités :

- sportives (football, athlétisme),

- religieuses (étude du Coran),

- politiques (initiation aux préceptes du Hamas)

- et parfois paramilitaires.

Dans le campement visité par l’équipe de reporters, lequel était situé dans le nord de la bande de Gaza à proximité du camp de réfugiés de Jabalya, des enfants de 8 à 10 ans s’entraînaient à tirer avec une petite carabine à plomb.

Depuis 2007, l’UNRWA (agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens) proposait aussi ses propres camps d’été. En 2011, 250.000 enfants y ont participé. Ces centres aérés proposaient des ateliers football, peinture ou baignade, sans aucune connotation religieuse ou politique.

Mais cette année, ces camps organisés par les Nations Unies n’auront pas lieu. Officiellement, par manque de budget (il est vrai que l’UNRWA manque cruellement de fonds).

Mais il y a peut-être une autre explication : le Hamas a sans aucun doute remporté une victoire symbolique et obtenu la fermeture de ces centres. Le pouvoir à Gaza accusait ces centres aérés de corrompre la jeunesse gazaouie.

En 2011, l’UNRWA (perçue parfois par les autorités locales comme un Etat dans l’Etat) avait du céder et imposer une stricte séparation entre les sexes : le matin pour les filles, l’après midi pour les garçons.

Ces enfants qui, en 2011, portaient des casquettes bleus de l’UNRWA se retrouvent donc depuis quelques jours soit dans la nature, soit sur les plages de Gaza, soit dans les camps d’été du Mouvement de résistance islamique, avec des casquettes vertes aux couleurs du Hamas".

A compléter avec :

- UN CENTRO DI VACANZA A MISURA DI RAGAZZO - UN CENTRE DE VACANCES À MESURE D’ENFANT

- INTERVENTION DE YVAN PAU LESSI PRONONCÉE À L’OCCASION DU 40E ANNIVERSAIRE DES CEMÉA DU TESSIN (SUISSE)

-  GABON : BILAN DES COLONIES DE VACANCES DE L’ANNÉE 2012

- Histoire des colonies de vacances (Françaises)de 1860 à nos jours

Cinq jours à la une - 2011/2012 - Samedi 23 Juin 2012 à 06:22

Auteur : Marc Genève

 

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Histoire des colonies de vacances de 1860 à nos jours | Laura Lee Downs


Deux livres d’auteures américaines, celui de Laura Lee Downs et celui de Susan B. Whitney, apportent un regard décentré sur l’organisation de la jeunesse en France, les pédagogies mobilisées et le sens politique qui leur est attribué.

Texte intégral en libre accès disponible depuis le 15 décembre 2011.

Les images en couverture de ces deux livres saisissent de manière remarquable certains des grands thèmes dont ils traitent :

- pour l’étude des colonies de vacances de Laura Lee Downs, a été choisi une série de clichés où garçons et filles s’embarquent dans le train pour les colonies ou jouent allègrement en plein air.

- Le livre de Susan B. Whitney sur les mouvements de jeunesse reproduit une affiche du comité de liaison des jeunes du Front populaire, où l’on voit de jeunes couples qui marchent souriants et confiants vers un avenir radieux.

Les deux historiennes américaines tiennent les promesses de leur couverture, en nous faisant découvrir l’organisation de la jeunesse, les pédagogies mobilisées à leur égard et le sens politique qu’on leur attribue.

Plus largement, il est question d’un champ de recherche en plein essor : l’histoire de l’enfance et de la jeunesse, à la croisée de l’histoire sociale, de l’histoire politique et de l’histoire du genre.

Considérés ensemble, les deux livres révèlent à quel point la catégorie d’analyse du genre, associée à celles de l’âge et de la classe sociale, renouvelle notre compréhension de la jeunesse comme acteur politique dans la France contemporaine.

Signe des évolutions dans la recherche américaine, ni le mot « femmes » ni celui de « genre » ne figure dans les titres ; pourtant il est beaucoup question des deux, notamment dans le livre de Susan Whitney qui distingue soigneusement entre les approches du militantisme masculin et féminin chez les catholiques et les communistes dans l’entre-deux-guerres.

Le livre de Laura Lee Downs se concentre sur la période 1880-1950 pour relater l’évolution d’une vision hygiéniste des colonies de vacances vers une vision plus pédagogique à partir des années 1920. Cette évolution se traduit par le succès des colonies collectives qui remplacent dans l’entre-deux-guerres la pratique du placement familial à la ferme.

Traduite d’un livre publié aux États-Unis en 2002, la version française a été considérablement remaniée. L’auteure a ajouté un nouveau chapitre sur les colonies organisées par le mouvement des Croix-de-Feu (toutes dirigées par des femmes) et elle développe une réflexion sur la thématique de la protection sociale de l’enfance et sur la transition entre deux régimes d’enfance : un ancien régime de l’enfance populaire où le jeune ouvrier est considéré comme un petit travailleur en devenir, suivi d’un nouveau régime où il s’agit d’un jeune citoyen qu’il faut scolariser. Historienne du monde ouvrier et de l’histoire des femmes et du genre, elle ne s’éloigne qu’apparemment des thématiques qui l’occupaient dans ses travaux précédents. Son étude des loisirs enfantins révèle un monde ouvrier où les attentes et les représentations concernant garçons et filles sont différenciées. En s’intéressant de près à la mixité dans les colonies collectives de gauche, elle montre à quel point la croyance dans la différence des sexes structure les pratiques éducatives et préparent par la suite « des adultes dotés de versions nettement sexuées des formes d’action » (p. 286).

Son Histoire des colonies de vacances allie une histoire sociale fortement contextualisée (citations tirées des archives municipales d’Ivry-sur-Seine et de Suresnes) à une histoire plus politique de la protection sociale. Cette dernière se situe dans un espace qu’elle qualifie de « parapolitique » avant l’intervention de l’État Providence.

L’aventure des colonies concerne la gamme entière des partis ou opinions politiques et marque plusieurs générations d’enfants :

- dès 1913, plus de 100 000 enfants sont envoyés à la ferme ou dans des colonies collectives ;

- en 1933, ils sont plus de 320 000 et,

- en 1948, 4 000 000.

En comparant sur presque cent ans les politiques menées par les catholiques, les républicains laïcs, les socialistes et les communistes, l’historienne montre que la gauche n’est pas toujours plus progressiste que la droite dans l’approche de l’enfance. En effet, ce sont les colonies protestantes et catholiques qui développent les premières les colonies collectives et encouragent le développement des pédagogies nouvelles.

Fortes d’un héritage d’investissement dans l’Église, les femmes sont aussi particulièrement représentées dans les patronages au début du xxe siècle et dans les colonies « Travail et Loisir » du mouvement des Croix-de-Feu.

Les communistes d’Ivry-sur-Seine sont exceptionnelles par leur décision de mettre en place la mixité dans leur colonie des Mathes dans les années 1930, en dépit de quoi leurs colonies, comme celles des catholiques, ont tendance à proposer des pédagogies différenciées selon les sexes, notamment pour les récréations. L’expérience du grand air, du sport et d’une forme d’autonomie dans l’action ne signale pas pour autant une remise en cause de l’ordre des sexes.

Cette réflexion sur la socialisation sexuée, qui n’est qu’une thématique parmi d’autres dans le livre de L.L. Downs, est au cœur de l’enquête menée par Susan Whitney au sujet des mouvements de jeunesse dans l’entre-deux-guerres.

Structuré autour d’une comparaison entre la politique envers la jeunesse des communistes et des catholiques, Mobilizing Youth s’appuie sur :

- des fonds d’archives de la Jeunesse Ouvrière Chrétienne et de la JOC Féminine (JOCF),

- sur la presse militante à destination de la jeunesse (L’Avant-Garde communiste, L’Équipe ouvrière, Jeunes filles de France…)

- ainsi que sur des autobiographies et des entretiens (Jeannette Vermeersch, Jeanne Aubert, Yvette Semard et Marie-Claude Vaillant-Couturier).

La richesse des sources primaires cadrée par une maîtrise impressionnante de l’historiographie sur la jeunesse européenne produit un livre stimulant pour qui s’intéresse à cette période charnière pour la jeunesse. Il constitue une lecture indispensable pour poursuivre l’analyse de Siân Reynolds dans France Between the Wars. Gender and Politics (1996), qui malheureusement n’a pas été traduit.

Comme dans le livre de L.L. Downs, il est question des jeunes du milieu ouvrier et de leur rapport au travail, à la famille et à la politique à travers leur engagement dans des mouvements de jeunesse. Le gouvernement du Front Populaire constitue l’apogée de ce moment où la jeunesse entre en politique (et fait l’objet des politiques). En 1936 la Jeunesse Communiste compte 100 000 adhérents et l’Union des Jeunes Filles de France 20 000.

S.B. Whitney articule avec soin une analyse en termes d’âge, de sexe et de classe et montre l’évolution des stratégies d’encadrement entre les années 1920 et 1930 notamment chez les communistes. En effet, la Jeunesse Communiste des années 1920 est profondément virile dans son approche de la politique ; le jeune ouvrier, objet de sa propagande, est par définition masculin. Les rares femmes dans le mouvement, comme J. Vermeersch, se sont fondues alors dans un moule révolutionnaire masculin.

Dans le contexte du combat anti-fasciste des années 1930, J. Vermeersch et Danièle Casanova changent radicalement de stratégie, fondant en 1935 un mouvement non-mixte, l’Union des Jeunes Filles de France, résolument sexué dans sa vision des femmes. Sa revue, Jeunes filles de France, imite la presse féminine de la période et présente des jeunes femmes rêvant de mariage et de maternité de manière fort traditionnelle, comme en témoigne leur chanson officielle : « Quand nous allons par les chemins/Nous tenant toutes par la main/Au devant des saisons nouvelles/ Nous rions de nous savoir belles. »

Selon l’auteure, cette réorientation est critique dans le repositionnement du Parti Communiste comme force politique plus modérée signalant le nouveau rôle dévolu à la jeunesse, plus symbole qu’acteur dans la politique communiste.

La comparaison avec la JOC et la JOCF montre une autre dynamique. D’emblée la JOCF (fondée en 1928) se soucie de la place des valeurs féminines dans le monde industriel et œuvre pour éloigner les jeunes ouvrières des forces corruptrices. L’organisation se démarque cependant des organisations catholiques traditionnelles par l’importance attachée à la dignité et à l’égalité spirituelle et à une démarche active de prosélytisme. Les récits de vie montrent à quel point la JOCF a pu servir de tremplin à une vie militante malgré sa pratique de la non-mixité et sa valorisation des valeurs familiales.

La démarche comparative – entre catholiques et laïques dans la gestion des colonies, entre catholiques et communistes dans la mobilisation de la jeunesse – de ces deux livres permet de voir l’émergence de l’enfance et de la jeunesse comme objets et comme acteurs dans la vie politique française, mobilisant des personnes de toutes les orientations politiques.

L’organisation des activités et des espaces témoigne d’une vision du genre en pleine évolution, comme le suggère la belle iconographie dans les deux livres. L’histoire des colonies de vacances montre comment s’est construite une nouvelle image de l’enfant, plus actif et autonome, débouchant sur des formes d’engagement qui modifient les représentations du masculin comme du féminin, malgré le caractère sexué des jeux et des activités manuelles.

Cette histoire est à mettre en rapport avec celle des mouvements de jeunesse qui connaissent leur apogée dans l’entre-deux-guerres. Pour ces générations, marquées par la guerre et la crise économique, les mouvements de jeunesse ont constitué de véritables « écoles » de la vie où les militants expérimentent la parole publique et développent des compétences politiques que l’école primaire ne pouvait leur transmettre.

Si les historiens ont souvent noté comment cette sociabilité adolescente débouche sur des formes d’engagement politique dans la France de Vichy, Susan B. Whitney souligne aussi son importance particulière pour les femmes. Même si la JOCF organisait des soirées raccommodage et l’Union des Jeunes Filles de France colportait des rêves de mariage, à long terme, les militantes ont quitté leurs foyers et acquis une culture politique. Elles sont nombreuses à témoigner de la manière dont les mouvements de jeunesse leur ont permis de contester les normes avant les « Années Beauvoir » quand se sont généralisées une culture et une sociabilité jeunes.

Tous droits réservés

Laura Lee Downs. Histoire des colonies de vacances de 1860 à nos jours | Paris, Perrin, 2009, 439 pages | Susan B. Whitney,Mobilizing Youth : Communists and Catholics in Interwar FranceDurham & Londres, Duke University Press, 2009, 318 pages. Rebecca Rogers

Auteur : Marc Genève

 

À VOIR, À LIRE, À ENTENDRE

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Echange de jeunes en Pologne 16 au 22 juillet


Voici la présentation d'un projet échange de jeunes en Pologne sur la consommation responsable.

Conditions de participation :
adhésion à Concordia + 30% du voyage
7% du voyage, logement et nourriture seront prises en charge par le programme européen jeunesse en action.

Nous cherchons encore 4 participants.

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